
Mission de recherche collective OCM
> L’OCÉAN COMME MÉTHODE (Site de SAINT-NAZAIRE)
Participation au projet de recherche "L’Océan comme méthode", dispositif RADAR initié par le ministère de la Culture, École des Beaux-Arts Nantes/Saint-Nazaire.
Pratiques documentaires Ollivier Moreels
Depuis le XIXe siècle, le port de Saint-Nazaire joue un rôle important dans l’économie maritime et industrielle de la région, situé à l’embouchure de la Loire, il est une plaque tournante pour diverses activités maritimes. Il abrite les Chantiers de l’Atlantique, connu pour la construction de paquebots de luxe et de navires militaires. Il est également un point de transit majeur pour les conteneurs, ces vraquiers qui transportent les matières premières, les combustibles solides et liquides venus des pays du sud, ainsi que les produits industriels et manufacturés.
Le transport maritime en zone portuaire
Le transport maritime joue un rôle crucial dans le commerce international et l’économie mondiale. Il représente la majorité du transport de marchandises à travers le globe, avec des millions de tonnes de cargaisons transitant chaque année par les ports. Les zones portuaires sont des centres névralgiques de cette activité, offrant des infrastructures essentielles pour le chargement, le déchargement et le stockage des biens avant leur distribution finale.
Les zones portuaires sont des points stratégiques pour le commerce international pour plusieurs raisons : Elles relient les marchés nationaux aux marchés internationaux, facilitant les échanges économiques ; Les ports sont équipés de grues, de quais et de terminaux spécialisés pour différents types de marchandises, des conteneurs aux vracs solides et liquides ; Les ports disposent de centres logistiques permettant le stockage temporaire des marchandises et leur redistribution vers les destinations finales. Différents types de transports maritimes transitent dans les zones portuaires : Transport de Conteneurs des biens manufacturés ; Transport de vrac des matières premières ; Transport des hydrocarbures liquides et du gaz liquéfié (GNL).
Elles abritent une multitude de métiers liés à la mer, chacun jouant un rôle dans le bon fonctionnement de ces espaces stratégiques. Les métiers de la mer en zone portuaire sont variés et complémentaires ( marin-pêcheur, docker, responsable de navigation, pilote et agent maritime, technicien.ne navale, biologiste marin…). Ils sont indispensables au bon fonctionnement des ports, au développement économique et à la préservation de l’environnement marin. Chacun de ces métiers requiert des compétences spécifiques. Ensemble, ils forment le pilier de l’activité portuaire et jouent un rôle important dans le commerce international et la sécurité en mer.
Sur les dockers, Alain Tanner présente son écriture documentaire des Hommes du port ainsi :
Dans la fiction on dit "je", et cela vous donne un plus grand espace de liberté. En disant "je" on a de compte à rendre qu’à soi-même et au spectateur. Dans le documentaire on dit "eux", et on a de compte à le rendre à "eux" on n’est pas libre de se servir d’eux. Sans leur accord et leur participation. Mais il ne faut pas faire le film sur eux. Cela vous place au dessus et ce n’est pas la bonne position. Il faut être avec eux. Et ce que "eux" se transforment en "nous". Ça c’est la bonne place pour travailler le documentaire. Nous parlons ensemble de la même chose, ce qui signifie que nous pouvons être d’accord sur le sujet traité. Pour se faire, il convient de se connaître, d’avoir un vrai désir de parler ensemble, de prendre le temps qu’il faut. Et cela vous permet aussi, c’était le cas avec Les hommes du port, de rencontrer des gens avec lesquels il est bon de pouvoir dire "nous". Après avoir vu le documentaire, un anthropologue m’a dit : "C’est curieux. Ces gens n’ont pas l’air du tout d’ouvriers accablés par leurs labeurs, ni de paysans, ni d’employés de bureau, il ne ressemble à personne. Ils sont simplement les dockers du port de Gênes. Mieux ils appartiennent à ce qu’on peut appeler une aristocratie ouvrière, ils ont une culture. Le port lui-même est une culture. À la fin du film je n’ai pas pu m’empêcher de citer Albert Camus. Tout ce qui dégrade la culture raccourcit le chemin qui mène à la servitude.
Le post-colonialisme et flux maritime
Le transport maritime a été l’un des piliers de l’expansion coloniale. Les puissances coloniales européennes ont établi des routes maritimes pour exploiter les ressources des colonies et transporter des marchandises vers les métropoles. Ces routes ont souvent été maintenues et développées après la décolonisation, et les ports et infrastructures maritimes construits à cette époque continuent de jouer un rôle crucial dans l’économie mondiale.
La mondialisation a intensifié certaines des dynamiques post-coloniales dans le transport maritime. Les grandes compagnies de transport maritime, souvent basées dans les pays développés, dominent le commerce international. Cette domination peut être vue comme une forme de néocolonialisme, où les pays développés bénéficient disproportionnellement du commerce mondial, tandis que les pays en développement restent dépendants et vulnérables aux fluctuations du marché mondial.
Ensuite les liens entre le post-colonialisme et le tourisme de masse sont complexes et multidimensionnels ils sont intimement liés par des héritages historiques, des structures économiques et des dynamiques de pouvoir qui continuent d’influencer la manière dont le tourisme est pratiqué et perçu aujourd’hui. Des destinations touristiques dans des pays anciennement colonisés utilisent des infrastructures (routes, hôtels, bâtiments patrimoniaux) construites durant la période coloniale, les sites historiques et culturels, souvent vestiges de la période coloniale, sont mis en avant comme attractions touristiques.
Le tourisme perpétue souvent des images et des stéréotypes hérités de l’époque coloniale, présentant les cultures locales comme exotiques ou primitives. Des récits et interprétations peuvent encore être influencés par des perspectives coloniales, minimisant ou déformant les histoires et les cultures locales. Certains pays anciennement colonisés peuvent devenir économiquement dépendants du tourisme, une forme de néo-colonialisme économique. La culture locale peut être diluée ou commercialisée pour répondre aux attentes des touristes, ce qui peut être perçu comme une forme de domination culturelle.
Impliquer et accompagner les étudiant.es de L3 dans cette recherche.
L’atelier d’écriture documentaire consiste à accompagner les étudiant·es en 3ème année dans une écriture documentaire protéiforme en lien avec les mentions du DNA et la mission de recherche RADAR L’océan comme méthode. La réalisation d’un film, d’une œuvre audiovisuelle et plastique favorise le travail collectif, le documentaire d’auteur.e et ses monstrations possibles étant une forme propice à l’expérimentation artistique tout en questionnant des sujets de fond sociétaux, environnementaux...L’investigation et la préparation d’un documentaire impliquent de faire des recherches sur le(s) territoire(s), de créer des synergies et des rencontres avec des acteurs professionnels et des structures locales. Enfin l’atelier de programmation (Le ciné-club des Beaux-Arts), en partenariat avec le cinéma d’Art et d’Essai Jacques Tati de Saint-Nazaire, permet en complémentarité d’approfondir ses connaissances du cinéma, par les ressources que les professionnels et les étudiants eux-mêmes, peuvent apporter. Là où le foisonnement des images rime souvent avec le rétrécissement de notre univers, le cinéma, lui, élargit notre champ de vision.
Partenariats :
CALES OBSCURES
L’association est composée essentiellement de professionnel.les du cinéma ou de l’action culturelle, certains de la région Pays de Loire, d’autres simples amoureux de la façade atlantique. En complément du Conseil d’Administration de l’association, un comité de programmation, réunissant des personnalités du cinéma mais aussi du monde de la mer, se réunit afin d’avoir un regard extérieur, riche et pluriel pour définir la ligne éditoriale du festival ZONES PORTUAIRES.
Le Cinéma Jacques TATI
Le cinéma d’Art et d’Essai distingué par trois labels d’excellence attribués par le Centre national du Cinéma, accueil sur son écran unique, la diversité de la création du monde entier, sans distinction de genre d’origine et de durée en privilégiant la version originale. Il accueille les auteurs et autrices de toute nationalité connue et reconnue qui n’ont pas leur place dans les cinémas commerciaux, accompagne les grands cinéastes dont la notoriété n’est pas encore parvenue à un large public et, dans un souci permanent de découverte, est attentif au nouveau talent.

