Sur les falaises de marbre
Résidence en milieu scolaire
- Le prologue à « Sur les falaises de marbre »
Vendredi passé, nous attendions les élèves avec envie et impatience. Je les attendais sur les chaises éparses qui nous avions disposées dans la salle, libres et mobiles.
Les premières filles arrivèrent, elles se rapprochèrent de moi, nous échangeons un sourire, un regard un peu timide. Je leur demande de m’expliquer un peu l’organisation de la venue de la classe.
Elles m’expliquent que certains viennent de l’autre côté, et se proposent d’interpeller les élèves pour gagner du temps. Je les rassure, ne bousculons pas trop l’organisation qui me semble déjà un peu lourde pour eux.
Le cours d’arts ne dure qu’une heure, il y aurait tellement de choses à dire et à faire, que déjà trouver les mots pour le dire prendrais l’heure sans le faire.
Alors nous attendons les petits groupes qui s’amoncellent dans la salle. En ce début d’année on sent déjà les groupes qui se sont constitués, groupes de filles, groupes de gars, groupes ouverts et groupes fermés.
Tout doucement les chaises se remplissent. Dans les derniers élèves, une personne traîne un peu, regarde les mousses de l’installation de Florelle Pacot, et comme si il leur parlaient leur dit bien fort “l’art” “c’est de l’art”, de “l’Arrttt”. Mais les mousses ne répondent pas, elles écoutent en silence aux pieds des colonnes sur les falaises de marbres.
Ce film est le constat filmique et résumé de l’ensemble du projet du lotolivre dont le titre est le nom d’un livre choisi par le libraire. Ce choix se fait en tenant compte des qualités littéraires du livre, de sa mise en forme typographique et du contexte dans lequel la performance se déroule. Elle se situe dans un espace dédié à l’art, et peut côtoyer ou entrer en résonance avec une œuvre, dans ce lieu, les personnages suivent un protocole, une règle du jeu.
- Le lotolivre est un protocole :
A.Un livre d’une centaine de pages est choisi par un libraire, ce choix se fait en tenant compte des qualités littéraires du livre ainsi que de sa mise en forme typographique. Le choix du libraire est commenté et filmé.
B. L’action
Le film est le constat filmique de l’ensemble du projet du lotolivre dont le titre devient le nom du livre choisi par le libraire.
Les personnages :
Le compteur : il/elle tire les chiffres du loto et déclame le chiffre à haute voix, un mégaphone peut-être utile.
Le déchireur : il/elle soustrait du livre la page correspondante du chiffre énoncé et la déchire en deux dans le sens de la verticalité. Il remet les deux morceaux séparés au distributeur.
Le distibuteur : il/elle distribute les pages déchirées aux lecteurs, et donne après lecture les morceaux aux écriteurs.
Les lecteurs : ils/elles sont assis face à face et doivent lire en même temps leur partie de la page coupée.
Les écriteurs : ils/elles sont assis et reçoivent chacun un des morceaux de la page coupée en deux. Ils doivent compléter les phrases en imaginant la suite. Chaque phrase ainsi recomposée est envoyée par texto à une personne de leur choix.
A chaque numéro tiré au sort d’une page qui ne peut être déchirée et lue, le déchireur déclame un mot choisi ensemble par les participants. A l’écoute de ce mot, une rotation entre un lecteur et le compteur a lieu.
L’installation :
Une chaise, un mégaphone et un sac de chiffre du loto pour le compteur.
Une table et une chaise pour le déchireur.
Des chaises pour les lecteurs.
Des chaises, une table, des téléphones portables, pour les écriteurs.
Un écran pour le film de la lecture du libraire.
Le film de l’action :
Une camera sur pied en fond de salle pour la vue générale.
Une camera mobile pour les détails de l’action (utiliser les piliers de la salle comme angle mort.
Un micro cravate pour le son du compteur.
Un enregistreur numérique pour le son d’ambiance.
Des figurants peuvent assister à l’action sur réservation, des chaises seront alors mises à leurs dispositions.