Les films de Jean-Louis
Repérages #6
Repérages #6
Le 28 septembre 2017, nous marchons avec Jean-Louis sur la plage des bords de Loire, entre les pêcheries, à la pointe de Limperlay. Puis dans les Marais après Gron découvrons les ruines de la tour de l’abbaye de Buzay. La tour aux oiseaux noirs
"Transformer en promenade le saut dans la vie." [Sören Kierkegaard]
Au retour d’une promenade nous avons vu une grande et haute tour sortie de nulle part ; nous avons dû revenir une autre fois et peiné pour la retrouver. Lorsqu’on a pu enfin s’en approcher on a croisé Gustave Flaubert qui repartait dans un 4X4 du dernier cri conduit par une jeune femme blonde. Les roues du véhicule tournaient lentement dans le sens inverse de la marche comme celles des chariots dans les films de John Ford. Cependant ici pas de poussière car ces énormes roues ne touchaient pas vraiment le sol, elles glissaient en silence quelques centimètres au-dessus de l’asphalte. Au moment où nous croisons le véhicule la vitre du passager descend automatiquement et oui c’était bien monsieur Flaubert.
Comment passer des roseaux égyptiens, à l’ours de la Pampa, des pêcheries du Brivet à une école abandonnée ; les tables et les chaises restées dans l’état où le Grand Meaulnes les a laissé. Un endroit qui a notre faveur (roselière), un endroit qui maintient en lui un point de faveur, habite ce point (Genius loci, l’esprit du lieu), il appelle de ses vœux un nom. Et là, juste à côté de l’école, sur une place vide peinte par Léon Spilliaert, vient d’apparaître une église nettement byzantine. Par quel enchantement d’itinéraire ? C’est ce que nous développerons dans le prochain épisode. Prenons un byzantin et pas le premier venu, Jean de Thessalonique, patriarche de Thessalonique en 605, il reprend et magnifie l’homélie de la « Dormition de la Vierge » où il est question d’un ange qui apporte et dépose une palme mystérieuse sur le suaire. (« L’apparition de l’ange et la remise de la palme »)
Suggestion : un jeune acteur (jeune lycéen) sort lui aussi de la roselière et porte de façon cérémonieuse une palme ; on le retrouve dans l’église (ou sur une scène de théâtre) et dépose sa palme sur un banc recouvert d’un drap blanc. Une dalle de pierre presque sainte pour un prodige aléatoire. L’intérieur d’un secours druidique lorsqu’un farfadet du matin lui plait.
Trouvé aux « Idées Larges », bouquiniste ami sur notre territoire le livre d’Hoffmann, « Le Vase d’Or » (Der Goldne Topf), merveille onirique où Hoffmann est tout entier dans son héros Anselme… Livre que le Grand Meaulnes a peut-être lu par le biais d’Alain-Fournier.