Les films de Jean-Louis

Le pont tournant

Scène : Le pont tournant

« Le Temps gelé »
Mikhaïl Tarkovski

A 4 000 kilomètres à l’est de Moscou, dans la région de Krasnoïarsk, le climat n’a pas changé (en hiver, il fait facilement – 30 °C). La vie non plus : les villages sont dispersés, les routes mauvaises, la taïga est partout ; on se chauffe au bois, on va puiser l’eau au puits. Cette vie bien rude induit un resserrement de chacun sur l’essentiel.

Mikhaïl Tarkovski (né en 1958), est le neveu du cinéaste Andreï Tarkovski (1932-1986) et le petit-fils du poète Arseni Tarkovski (1907-1989). Après des études de géographie et de biologie, il part en expédition avec des zoologues dans la région de Krasnoïarsk, où il décide de s’installer définitivement.

En 1986, il suit les cours par correspondance de la faculté de littérature Gorki. Il commence par écrire de la poésie, puis des récits en prose. Il a reçu en 2014 le «  Delvig d’argent  » décerné par la « Literatournaïa gazeta ». Il se consacre aujourd’hui à la littérature et à la culture, et vit toujours à Bakhta.

Il est un des rares écrivains russes qui ont troqué la capitale pour la province. Depuis plus de trente ans, il vit de la chasse au bord du fleuve Ienisseï. C’est cette vie qui nourrit sa prose, une chronique attentive et bienveillante du quotidien des petites gens, loin de l’agitation globalisée.

D’une minutie ethnographique (les cartes sont dessinées par l’auteur), livre à mi-chemin entre reportage et fiction, « Le Temps gelé » dépayse fortement.

Dans notre fiction, Valentina pourrait avoir croisé ce cousin éloigné dans la salle d’attente d’une gare déserte et enneigée.

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