Les films de Jean-Louis
Le costumier de la poste de Méan
Scène : Le costumier de la poste de Méan
Bernard Chanteux
Zélie Boggio Simon
Inés Coiffard
Jean-Louis Vincendeau
La fête est fini, les demoiselles montent au paradis et rendent leurs costumes, le costumier un peu fou, propose des bonbons. La chenille cherche un masque pour une soirée particulière.
Chez Godefroy le barbu, costumier
La référence au film « Eyes Wide Shut » de Stanley Kubrick est assumée, notamment la séquence chez le loueur de costumes ; ici plusieurs jeunes filles, elfes nommées Léda font face à un monsieur plus tout jeune à la fois très charmeur et très grognon ; les jeunes Léda(s) hésitent sur l’attitude à prendre, entre la peur et les sourires de séduction façon midinette.
Des réponses qui plongent avec fraicheur, inspirées par le décor intemporel de costumes fanés dans un grenier en clair obscur ; on voit les visages sortir de la pénombre avec une certaine émotion ; la caméra se promène et se plaît dans le décor, cherchant quelques mystères, on peut s’attendre à tomber sur une malle rouge des Indes ou sur Fantômas avec ses chaussures de golf.
Combiens de comédiens, comédiennes ont porté ces costumes ? Ont fait rêver, frémir les spectateurs ? Marivaux, Molière, Racine ou Labiche… A chaque fois joués avec ferveur. Fantômes et vibrations accumulés ne demandant qu’à reprendre du service, belle intensité en sommeil.
Godefroy le barbu est en train de plonger son visage dans un manteau de fourrure blanche et presque en même temps il se trouve au fond de sa réserve en veste blanche, grâce à la magie du cinéma.
Heinrich von Kleist dans son ouvrage « Sur le théâtre de marionnettes » évoque de la même façon « le chemin de l’âme du danseur » à travers les mouvements de poupées et les costumes rudimentaires ou très colorés.
Lumière dorée, fanée, lumière magique de grenier, un grand grenier, celui d’un château peut-être, celui du « Grand Meaulnes » d’Alain Fournier. Godefroy le barbu a bien existé, autrefois, comte de Louvain, dit aussi le courageux, barbu malicieux, énigmatique et qui force le respect.
Des tableaux se dessinent entre les corps costumés et les costumes sans corps dans une célébration poétique du vivant. Une étrange alchimie à donc lieu dans cet ancien bureau de poste de Méan-Penhoët, provoquant une rencontre générationnelle aux soubresauts sympatriques et féconds.