Les films de Jean-Louis
L’usurier à l’hôtel La Belle Étoile
Scène : L’usurier à l’hôtel La Belle Étoile
Avec Joël Kérouanton et Oriane Landais
Dialogue entre Monsieur X et Douce dans le salon de l’hôtel en face de la bouquinerie
Je vois que tu as retrouvé la camisole en peau de lièvre !
· Douce : « Voici des couverts d’argent ils sont anciens je les tiens de ma grand-mère »
· Prêteur sur gage : « Oui en argent, je vois le poinçon, mais pas beaucoup d’argent ça ne vaut pas grand chose »
· Douce : « j’ai besoin d’argent, quelques roubles, je suis orpheline »
· Prêteur : « Sinon pourquoi venir me trouver ici ? »
Voix off de Joël , quand Oriane sort de l’hôtel ? :
"Voilà….. C’était tout-à-fait au commencement, je ne la remarquai pas, elle venait comme les autres et tout allait pour elle comme pour les autres. Puis je commençai à la distinguer. Elle était mince et brune, d’une taille en-dessous de la moyenne. Avec moi elle paraissait, gênée, comme honteuse ; je pense qu’elle devait être ainsi avec toutes les personnes qu’elle ne connaissait pas ; elle ne s’occupait certainement pas de moi ; elle devait voir en moi non point l’homme, mais l’usurier. Aussitôt l’argent reçu, elle s’en allait. Et toujours silencieuse. Les autres discutent, supplient, marchandent pour recevoir plus ; elle, non,…..ce qu’on lui donnait…..Il me semble que je m’embrouille… Ah oui ; ce sont ses gages qui éveillèrent mon attention tout d’abord : des boucles d’oreille en argent doré, un méchant petit médaillon : tout cela ne valait pas vingt kopecks. Elle le savait bien, mais on voyait à son air combien ces objets lui étaient précieux, et en effet c’était tout l’héritage paternel et maternel, je l’ai su après. Une seule fois je me suis permis de sourire en voyant ce qu’elle apportait."
Comme nous avons eu du flair de choisir ce passage de Dostoïevski
Et de confier le rôle du prêteur sur gages à Joël Kerouanton :
En résumé voici cinq bonnes raisons :
d’abord Edward Lewis Wallant (1926-1962) est un écrivain de grande valeur enfin reconnu par de bons lecteurs aux USA et dans le monde
ensuite il reconnaît son goût pour Dostoïevski et sa dette envers lui
en fonction de cela il écrit son roman « The Pawnbroker » publié en 1961
enfin Sidney Lumet le découvre et réalise un film tiré de son roman « Le Prêteur sur gages » (The Pawnbroker) en 1964
Et nous avec notre Douce, sa fraicheur (et la notre) on reprend vaillamment le flambeau.