Les films de Jean-Louis

La basilique et le lapin

Scène : La basilique néo-byzantine et la gare désaffectée de Paimboeuf

* Avec Oriane Landais - Marcel Courjault - Marco Cervalho - Max Moreels - Les saltimbanques de la cie Caravane Compagnie

Musique : Marcel Courjault et Marco Cervalho

Marco tient le bras de Marcel et entrent dans la basilique, ballade dans les coulisses de l’église. Ils trouvent une pièce et entre dans une église moderne pour jouer ensemble de l’orgue.

Des cloches palpables au son comme à l’image Douce se meut lentement, est-elle pratiquante, mystique ? On ne sait pas encore pourquoi elle se trouve dans ce lieu.

Elle grimpe sur un escabeau, confiante elle observe, puis elle déambule, beauté diaphane dans cet espace néo byzantin apparemment abandonné. Par sa simple présence elle créée un halo de grâce.

Une douce mélancolie baigne autour d’elle, dans ses déplacements et ses regards. Un but plus élevé que celui de l’éternel flâneur, lentement sous les arches, toujours à l’écoute attentive du lieu.

Elle s’installe à un atelier de restauration de statues religieuses, dans sa grande blouse blanche elle repeint méticuleusement la cape bleue d’une vierge.

La lumière qui l’enveloppe est propice à l’envol mystique et aux épiphanies, elle n’en abuse pas, concentrée qu’elle est sur sa tache modeste.

Un moment elle se penche sur une maquette de notre Dame de Paris, s’attardant sur un arbre aux feuilles fanées.

En fait elle attend son grand-père qui va jouer à l’orgue, on le devine maintenant, celui-ci est accompagné d’un jeune compositeur.

Ils passent par une porte secrète entre deux piliers (tout comme Harry Potter) et grimpent dans un escalier plutôt sombre et poussiéreux.

Les de Rails de chemin de fer dans la gare désaffectée de Paimboeuf

La brume qui ne mènent nul part. Une violoncelliste part à l’aveugle sur les rails de la gare abandonnée. Dans l’espace des rails Douce cherche quelque chose comme une étincelle et/ou l’exactitude d’une seconde, un petit poème d’Esther Tellermann.

« Tu avais laissé
dans l’espace
des rails
où s’allonger
racontais comment
enserrer la mémoire
et la source
je m’en irai vers
l’infime et
l’étincelle
laisserai
les symphonies
l’accord des tourbillons
soudain te capturent
une lèvre
à l’arrière du feu
l’exactitude
d’une seconde. »

Dialogue sur les rails

Adèle avec son boîtier de violoncelle en bandoulière s’adressant à Douce : « Que cherches-tu par ici ? »

Douce : « Je cherche une phrase, même une phrase maigre et tendue qui résumerait le film : une simple libellule pourrait me la donner ou un crapaud sous les rails qui serait un prince. »

Adèle : « Plus loin le ciel se courbe, fais attention au Jabberwock ! »

Douce : « T’inquiètes pas il ne sort que la nuit quand les étoiles sont rouges »

Adèle : « Il se réveille avec la couleur rouge ? »

Lucie s’adressant au lapin : petit lapin tu me guides j’ai parlé aux arbres, j’ai fermé les yeux, je suis perdue ?

Le lapin ne parle pas, il avance sur les rails en faisant semblant de boiter, il se retourne régulièrement et Lucie le suit.

Lucie peu rassurée : « personne ne passe par ici » (et là au montage ils sont tous les quatre sur l’image car le paysage, les rails surtout font que les destinées se regroupent forcément).

Peut-être à ce moment vont-ils traverser ensemble, en se tenant les mains, le nuage rouge de la fumerole et alors on pourra penser au Jabberwock et à la sourde menace annoncée !

Au milieu des ombelles et des orchidées sauvages ils se rassurent en se tenant la main et peuvent traverser le nuage rouge, petite tragédie inventée, passagère.

Lucie dit en s’adressant au lapin comme pour le rassurer : « Nous irons dans un petit wagon rose avec des coussins bleus » (Arthur Rimbaud)