Elliot au vent

Mission de recherche RADAR

Mise en scène : Elliot Navales
Archives : Saint-Nazaire 1945 INA
Dans le cadre de la mission de recherche Radar, l’Océan comme méthode, école des Beaux-Arts Nantes Saint-Nazaire.

« Derrière le masque, y a-t-il encore le masque ? Ou bien le visage doux de la mer infinie ». Julie Anselmini

En maquillage et tenue d’apparat blanche et noire, Elliot arrive sur un promontoire au-dessus des vagues et tournant le dos au soleil. Il anime des moulins à vent colorés.

Le mot clown viendrait de l’anglais clod, la motte de terre. Dans les années 1550, le terme désigne textuellement un « bouseux », paysan arrivant à la ville avec les pieds crottés.

Entre temps de multiples variantes sont venues enrichir la thématique autour du clown : métaphysique chez Buster Keaton, tragique chez Ingmar Bergman, tendre chez Pierre Étaix, le clown est un poète en action, silencieux.

Elliot s’inscrirait dans cette dernière catégorie après un détour chez le Petit Prince et Tim Burton, en témoigne sa vêture étudiée, sophistiquée, féérique. Il vient se poser, sur sa plateforme au-dessus de l’océan dans son déploiement, il vient se positionner de façon arbitraire qui semble être l’évidence même. L’espace « envisagé », la tentation du vide, une distance qui s’approche, immobile et pourtant détendu.

« On plante une caméra, on improvise puis on écrit une histoire au montage » : c’est ce que retient Charlie Chaplin dans ses Mémoires. C’est bien cette méthode que viennent appliquer Elliot et Ollivier ici, au Fort de l’Ève, en présence d’un hélicoptère en fond d’écran.

Jean-Louis Vincendeau