Repérages

Base d’été / Gilles Clément

Mission Base d’été / Gilles Clément
en collaboration avec le Bureau Doove

Bien avant le jardin sur la base un petit jardin a existé, « le jardin à Paul » que Paul Jovet créa dans son enfance ; il a observé les plantes modestes ou capricieuses, (le persil par exemple planté à un endroit se déplace tout seul pour trouver un sol à sa convenance) et par la suite il a étudié toute sa vie la dynamique de la flore spontanée entres autres.

Né à Paris le 16 août 1896 et décédé à Athis-Mons le 28 avril 1991, Paul Jovet était un vrai parisien. Habitant de la ville, il y recherchait tout ce qui l’attirait à la campagne. Vrai naturaliste de son époque, il étudiait tous les aspects de la vie animale et végétale. Instituteur, puis botaniste au Muséum National d’Histoire Naturelle, c’est cette discipline qu’il privilégia dès 1923, date de son entrée à la Société botanique de France. Sa carrière se déroula au sein du Laboratoire de Phanérogamie qui héberge l’Herbier national, patrimoine mondial de plus de 10 millions d’échantillons de plantes, et où il prit en 1960, la direction du Centre national de Floristique, créé pour lui.

Plus tard encore nous arrivons à Gilles Clément, né le 6 octobre 1943 à Argenton-sur-Creuse (Indre), jardinier, paysagiste ingénieur horticole, botaniste et écrivain français. Pour présenter son « jardin planétaire » voici ce qu’il dit : « nous vivons sur une planète qui est ou peut être une sorte de jardin sans mur mais néanmoins fini : l’enclos planétaire, qui n’est autre que la biosphère, dans un monde spatialement et « volumétriquement » fini et limité, occupé par des jardiniers plus ou moins bons et responsables ».

« Le jardin en mouvement » était déjà là chez l’enfant Paul. « Le jardin Planétaire » devint une exposition majeure de Gilles Clément dans la Grande Halle de la Villette en 1999/2000 a mis sur orbite ce jardinier new look en pantalon de cuir noir et T-shirt blanc impeccable qui a su cultiver sa différence et qui eut le sens des formules chocs.

Beaucoup de belles réalisations plus tard, un engouement contagieux est arrivé jusqu’à la ville de Saint-Nazaire qui passa commande pour le toit de sa base sous-marine. On connaît la suite ; reçu plus ou moins bien par la population, ce jardin tient d’autant plus à Gilles Clément qu’il lui a donné du fil à retordre.


Il se divise en trois lieux : “Le Bois des Trembles”, “Le Jardin des Orpins et des Graminées” et enfin “Le Jardin des Étiquettes” (ce dernier n’a actuellement plus d’étiquettes). Tout cela évolue lentement et ce mérite de tenir par vents et embruns procure une émotion et une certaine empathie.