Au Brivet, dans le lit d’un bourbier
Scène : Au Brivet, dans le lit d’un bourbier avec Stanislas Deveau
Joël Kérouanton - Elvira Martinez-Sanchez - Gwendoline des Moutis
Depuis les rives du Brivet, Elvira filme Stanislas avec une camera super 8, à bord de l’embarcation de fortune, un radeau tente le passage de l’écluse. D’Aguirre à Fitzcarraldo cette épopée nous parlent des rapports tumultueux qu’entretenaient l’acteur Klaus Kinski avec son réalisateur Werner Herzog sur les tournages.
Quelque part dans les roseaux
Un canal abandonné, passe un radeau
Un radeau avec une figure de proue,
Digne descendant des barques monoxyles
Du cher néolithique jusqu’au Brivates portis
Le pilote porte un masque primitif en fibre de palmier,
Figure de proue sculptée, de terre desséchée
La tourbe est noire cependant elle est propre
Une poupée totem à la Hans Bellmer
En partance vers quel sombre destin
Femme phénix, elle est conduite sur la rivière sombre
Et est pendue à une construction en pilotis,
Figure hermétique pour un rituel très secret
Au passage un homme à tête d’ours,
Depuis la berge à demi caché par les roseaux
Ou grimpé sur un ponton rudimentaire,
En silence il observe ce curieux équipage
Surgit dans son abrupte étrangeté.
Clé est perdue dans la pupille du monde
Et qui attend le geste d’approche,
Noyau de l’univers consumé dans l’art.
Serait-ce là l’ouverture de Brissane
Nostradamus « Centuries »
Joël murmure dans l’oreille de Stan :
elle est bien accrochée ?
la marée, c’est risqué ?
on est loin de la mer
on est dans les temps
tu as toujours le talisman ?